Hors propos
Et voilà, je vous présente une de mes fanfics =D Bon, là, c'est le prologue, assez long, je vous l'avoue >< J'espère que le début vous plaira^^ J'ai plusieurs chapitres déjà écrits mais je les posterais après un ou deux coms'^^ (Anti double post powa! XD)
Alors oui, aussi, petite précision, quand le texte est en gras, c'est qu'ils parlent Anglais, et quand c'est en italique, c'est qu'ils parlent Français =)
N'hésitez pas à me donner votre avis ♥
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As if by chance
0. prologue
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Il y a deux ans, je n’étais pas la même qu’aujourd’hui. J’étais alors âgée de 16 ans, je vivais chez ma tante, dans la campagne française, j’étais isolée de la société pour cause de mauvaise santé, j’avais ce qu’on appellerait une ‘insuffisance cardiaque’, j’étais incapable de fournir un effort physique continu, je perdais l’appétit, j’étais souvent fatiguée, je devais parfois emmener avec moi un appareil m’aidant à respirer. Ma famille possède des origines coréennes, mes parents vivaient en Corée, moi également jusqu’à la mort de ma mère et le suicide de mon père, j’avais 13 ans. C’est pour cela que depuis 3 ans, c’est ma tante et mon oncle qui m’ont recueilli. Ma tante est ce que l’on pourrait appeler une mère poule, elle m’empêchait de faire quoi que ce soit, de voir quiconque, elle me traitait réellement comme une malade et je détestais ça, mais je n’avais pas toujours la force de m’opposer. Mon oncle était son contraire, il se fichait bien que je sois là, il était exécrable, désagréable, râleur. Il y a deux ans, j’ai rencontré mon premier amour. Je ne l’ai côtoyé seulement que pendant deux heures, mais il a persisté dans mes pensées pendant presque un an. C’était en plein automne, il pleuvait, enfin, plutôt une sorte de bruine désagréable. C’était le jour de mon anniversaire, je m’étais enfuie de chez moi parce que mon oncle avait eu la bonne idée de m’acheter un fauteuil roulant, en effet, ma maladie s’aggravait et les médecins n’y comprenaient rien, j’avais de plus en plus de mal à pratiquer une activité physique, si minime soit-elle, et je devais trop souvent à mon gout être reliée à cet appareil stupide qui me maintenait en vie. Mais à quoi bon continuer ? Les donneurs se comptaient sur le bout des doigts et ma place dans la liste d’attente ne me donnait aucun espoir. Ce fauteuil roulant, c’était histoire de dire « bientôt, tu ne seras plus qu’un légume qui nous devrons trimballer ». Alors qu’est-ce que j’avais fait en voyant ça ? J’avais fui. Ce que je sais faire de mieux. Fuir, essayer de tout oublier pour revoir la lumière d’espoir invisible réapparaître. J’y croyais plus, je n’y avais jamais cru, mais j’avais longtemps espérer y croire. En sortant du jardin, j’avais attrapé le vélo de ma tante et j’avais pédalé sur 300 mètres avant d’être obligée d’arrêter. Je pouvais encore voir la maison au bout de la route. J’avais balancé mon vélo dans le fossé, contrariée, victime de ma faiblesse encore une fois. J’avais amené ma main à mon cœur, j’avais saisit mon T-Shirt, prête à planter mes ongles dans ma chair, peut-être pour arracher cet organe si désolant que je possédais. Et c’est là qu’il se présenta à moi. J’étais trempée. Il avait placé un parapluie au dessus de ma tête. ? « Ça va ? » Il avait parlé dans un anglais maladroit. Je n’avais pas relevé les yeux vers lui tout de suite, je fixais le sol, l’herbe trempée dans laquelle mes chaussures prenaient l’eau. En réalité, je tentais de reprendre le contrôle de mon rythme cardiaque qui déraillait déjà après seulement 300 mètres de course à vélo. J’étais en quelque sorte incapable de parler vu l’état saccadé de ma respiration. ? « Heu… Qu’est-ce que je vais faire ? » Je sentais dans sa voix la panique. C’était toujours la même chose avec moi. Les gens avaient pitié. Ils ne savaient pas comment se comporter avec moi. Ça m’exaspérait, ça me désolait, ça me donnait envie de disparaître. Cependant, alors que j’avais toujours du mal à respirer, je finissais par relever les yeux vers lui. Il avait parlé Coréen. Je plantais mes yeux dans les siens, le souffle toujours court. Il avait des cheveux noirs en bataille, le visage fin et son regard sur moi semblait affolé. A cette époque, j’avais de très longs cheveux particulièrement ondulés et je me souviens avoir dû pousser une mèche qui me cachait le visage pour pouvoir le regarder. Il semblait surpris en voyant mon visage, il ne s’attendait sûrement pas à se retrouver à parler à une coréenne. Il ouvrit la bouche, sûrement pour essayer de me demander une nouvelle fois si ça allait, ou alors si j’avais besoin d’aide. Je connaissais ce genre de formule de politesse qu’on se sentait forcé de me sortir lorsque j’avais un semblant de malaise. J’amenais mon index à mes lèvres comme lorsque l’on veut dire ‘chuuut’ mais même si j’étais incapable de sortir un son, il comprit l’intention et ne dit rien. Au bout d’un moment, je sentis que je pouvais enfin reprendre une respiration normal sans craindre de tomber dans les pommes ou que mon cœur ne suive pas. Je me redressais alors complètement, j’avais toujours ma main agrippée à mon T-Shirt à l’endroit de mon cœur, je sentais son battement léger au creux de ma paume, et je regardais ce jeune homme qui était resté près de moi depuis tout à l’heure, à se ronger les ongles. ? « Comment tu t’appelles ? » Seo Hee « T’es qui toi ? » Il me regardait maintenant avec de grands yeux. L’air inquiet avait en quelque sorte disparu. Normal, vu sur quel ton je lui avais parlé. Il m’avait posé la question en Anglais et je lui avais répondu en Coréen. Ça avait de quoi surprendre aussi. Je quittais l’abri de son parapluie et allais chercher le vélo dans le fossé. En plus, je ne voyais pas à quoi lui servait de savoir mon nom. Alors que j’extirpais mon vélo du fossé, et des orties soit disant passant, il semblait tirailler entre le fait de me laisser là (le bon choix à faire) et me demander quelque chose. A force d’être exclue d’une quelconque socialisation avec d’autres humains, à force d’entendre ma tante me dire ‘fais pas ci, fais pas ci, parle pas à lui il va t’entraîner faire de choses que je veux pas que tu fasses’, à force d’entendre mon oncle sous entendre que j’étais un fardeau pour quiconque en bonne santé, j’étais devenue ce qu’on appellerait une renfermée. Même si je détestais le comportement de mon oncle et ses réflexions, même si je n’aimais pas que ma tante ne me laisse approcher personne, j’étais devenue comme ils voulaient que je sois, seule, isolée, repoussant les autres. Je me maudissais de refouler chaque personne venant me parler, mais les paroles de mon oncle s’imposaient dans mon esprit. Un fardeau. Je ne voulais être un fardeau pour personne. J’avais enfin réussi à remonter mon vélo sur la route qu’il revenait planter son parapluie au dessus de ma tête. ? « Excuse moi, mais je cherche une station service. Notre bus est tombé en panne… » Il avait pas mis de temps à comprendre qu’il pouvait me parler Coréen celui là. Seo Hee « Tout droit sur 200 mètres, tourne à droite, puis à gauche tout de suite après, y’a un virage en épingle à cheveux et après un carrefour, au carrefour, tu continus tout droit mais 30 mètres plus loin, à droite. Tu fais encore quelques mètres et tu arrives au village que tu traverses et après tu tournes à gauche et voilà. » Il écarquilla les yeux. ? « J’ai lâché prise au moment où je dois tourner à droite. » Seo Hee, soufflant d’impatience « Au premier ou celui après le carrefour ? » ? « Au premier. » Il se moque de moi ou quoi ? Il a oublié son cerveau dans son bus ou quoi ? Pourquoi ils envoient un imbécile leur chercher une station essence ? Le téléphone, ils connaissent pas ? Seo Hee « Tout droit sur 200 mètres, tourne à droite, puis à gauche tout de suite après, y’a un virage en épingle à cheveux et après un… T’as encore rien suivit, c’est ça ? » Il hocha la tête. Seo Hee, au bord de la crise de nerf « Non mais t’as quel âge ? Non mais je vous jure, de nos jours, plus personne ne sait réfléchir… » ? « J’ai 18 ans. » Seo Hee « Je m’en fous. » Deux ans de plus que moi. C’est qu’il les fait pas le coquin, en plus avec ce manque de raisonnement. A cet instant présent, je ne sais pas pourquoi, j’ai repensé à une histoire que ma mère me racontait souvent quand j’étais petite. Avant de m’endormir, je la suppliais de me raconter l’histoire de sa rencontre avec papa. A cet époque, je n’étais pas l’ingrate et la renfermée que j’étais, je rêvais du prince charmant et priais pour le miracle d’un rétablissement rapide. Ma mère avait rencontré mon père au beau milieu d’une route de campagne. Elle avait toujours eu besoin de liberté et de grands espaces, alors, elle allait souvent en campagne faire du vélo en regardant le paysage verdoyant. Un jour, alors qu’elle pratiquait une de ses ballades régulières, son vélo creva au beau milieu d’une route jamais explorée et dépourvue de civilisation. Pas la moindre maison à l’horizon et encore moins de présence humaine. Elle me décrivait avec toujours beaucoup de nostalgie et de précision le temps qu’il faisait, les rayons du soleil qui perçaient et caressaient sa peau, le léger vent qui menaçait quand même d’emporter son chapeau de paille avec lui, les minutes qui passaient avec une étrange lenteur, comme si le temps s’était arrêté pour bénir avec intensité cette rencontre, l’attente pendant laquelle elle observa les formes des nuages dans le ciel, cette certitude qu’elle avait que quelqu’un finirait par la trouver, les battements de son cœur quand elle aperçut une silhouette au loin, la façon dont elle avait observé le visage de cet homme. Tout s’imprimait dans mon esprit comme dans un film, j’étais capable d’imaginer le moindre mouvement, le moindre détail du décors. Et plus elle me la racontait, plus je croyais au destin. Ce destin qui prédit une rencontre hasardeuse. Seo Hee « Tu sais pédaler ? » Je n’ai pas compris tout de suite ce que je faisais. Mais je voulais croire en quelque chose que j’avais oublié depuis longtemps. Le destin. Il hocha la tête positivement, à croire que je lui avais faire perdre sa langue. J’avais deux ans de moins que lui mais j’avais l’impression de lui faire peur. Je lui tendais mon vélo et lui enlevais le parapluie des mains. Il monta en selle du vieux vélo de ma tante, mais je crois qu’il agissait sans vraiment comprendre la situation, plus parce qu’il n’avait pas envie de me contredire. Je me positionnais sur le porte bagage à l’arrière et je pliais le parapluie. Il rentra la tête dans les épaules comme si il espérait que ça le protège de la pluie. Un idiot chochotte en plus. J’enlevais ma veste et la positionnais au dessus de nos deux têtes, nous protégeant plus ou moins de la pluie. Seo Hee « Tout droit. » Il commença à pédaler. Je le guidais tant bien que mal. Je crois que je n’avais pas autant parlé depuis la mort de mes parents. Il y avait presque tout de la rencontre entre mon père et ma mère, un vélo, une panne, un garçon et une fille, la campagne. Je n’avais pas le soleil ni le vent. J’avais la ballade à vélo. Je n’avais pas la beauté de ma mère ni sa sympathie naturelle. Il n’avait pas la froideur de mon père. Il n’était en plus pas habile sur un vélo. Mais je sentais sa chaleur, j’entendais sa respiration renforcée à cause de l’effort qu’il produisait. Ça me fit sourire. Parce que lui, il ne commença à être fatigué seulement lorsque nous arrivions au village, autant dire qu’on avait parcourut un sacré bout de chemin, et en plus, il me traînait derrière lui, finalement, moi, je n’étais qu’une incapable. Lorsque nous arrivions à la station essence, il ne pleuvait presque plus, et lorsque je descendais et que je regardais l’état pitoyable dans lequel ma veste était, il resta un moment encore assis sur le vélo à souffler. Une chochotte. - « Seo Hee… Que me vaut ta visite ? C’est qu’on te voit de plus en plus rarement. Est-ce que c’est bien prudent pour toi de sortir, avec tout… » Seo Hee, soufflant « Bonjour, Monsieur. Je porte seulement secours à une demoiselle en détresse. » La demoiselle en question se redressa et me regarda avec un air suspect. Pour sûr qu’il se demandait si j’étais saine d’esprit. Je me dirigeais vers lui, c’est qu’il était resté à l’écart et je lui attrapais la main et le conduisais vers le garagiste. Il ne protesta pas et je le lâchais une fois près de l’homme. C’est que j’en avais des frissons de lui tenir la main… C’est ça de pas être habitué au contact des autres, c’est que y’en a qui pense que ma maladie est contagieuse… Il se pencha vers moi, tout timide. ? « Je ne parle pas Français et mon Anglais est assez mauvais… » Seo Hee, levant les yeux au ciel « Va falloir penser à bosser dur une fois que tu seras rentré chez toi. Il faut que tu bosses ta mémoire, ton repérage dans l’espace, ton orientation, et surtout ton Anglais, je sais pas ce que tu veux faire plus tard mais c’est une langue universelle mon gars… » Le garagiste semblait surpris de nous entendre parler coréen. Je me tournais vers lui, le visage impassible et il me lança un regard interrogateur. Seo Hee « Son bus est tombé en panne. » - « Son bus ? » Seo Hee, me tournant vers le jeune homme qui avait les yeux rivés sur moi, apparemment, il ne comprenait rien à la discussion « Oui, d’ailleurs, c’est quoi ce bus ? Vous êtes des touristes qui viennent visiter le trou du cul du monde ? » ? « En… En quelque sorte. » Seo Hee « C’est pas par ici qui faut visiter… A part des vaches, y’a pas grands choses à voir. Bon, c’est quoi comme panne ? » ? « Essence. » Seo Hee « Panne d’essence, M’sieur. » L’homme hocha la tête et partit en direction de son garage. Le jeune homme se tourna vers moi, de grands yeux ronds. Je lui lançais un regard l’air de dire ‘quoi ?’, il me pointa du menton l’homme. Seo Hee « Bah quoi ? Il va te passer un bidon d’essence… » ? « J’ai pas pensé à prendre d’argent sur moi… » C’est pas vrai. Seo Hee « Ptin mais t’as le cerveau d’un moineau ou quoi ? » ? « Toi tu changes trop vite d’humeur ! » De quoi qu’il me chante celui là ? J’ai jamais changé d’humeur, j’ai toujours été désagréable… C’est à ce moment là que j’arrêtais cependant de le traiter comme je l’avais fait depuis notre rencontre, comme un enfant. A bien y réfléchir, il faisait bien une demie tête de plus que moi et je devais lever le nez pour pouvoir le regarder dans les yeux, il n’avait pas tant que ça un visage d’enfant et ses vêtements étaient distingués, rien d’enfantin. Mais bon, c’est surtout parce qu’à ce moment là, il me tenait tête. Alors que l’on se regardait en chien de faïence, ayant sûrement en tête ce jeu où le premier qui détourne le regard a perdu, l’homme revint avec un bidon d’essence. - « C’est tout ce qui me reste, vous pouvez tenir cependant plus d’une dizaine de kilomètres et il y a une plus grande ville pas trop loin capable de vous dépanner plus que moi, c’est qu’on est pas nombreux ici. » ?, sans cesser de me fixer « Il a dit quoi ? » Seo Hee, sans cesser de le regarder droit dans les yeux non plus « Prends ton bidon et casse toi. » Je prenais le bidon des mains de l’homme et il me regarda d’un drôle d’air. Seo Hee « Mettez ça sur la note de ma tante… » Il hocha la tête, nous lança un regard distrait et repartit en direction de son garage. Je lui filais le bidon et repartais en direction de mon vélo que j’enjambais sans plus attendre. Il ne faut pas croire au destin. Surtout dans mon cas, quand il n’y a pas d’issue, ni d’avenir. Je m’étais égarée, et bien que c’était la première fois, j’en tirais la leçon, ce serait aussi la dernière. Il arriva cependant plus rapidement que ce que j’avais prévu et il mit ses mains sur le guidon, m’empêchant d’avancer. ? « Tu ne peux pas partir comme ça, comment je retrouve la route, moi ? » Seo Hee « Tu te prostitues pour gagner un peu d’argent et tu te payes un nouveau cerveau. » Je le vis grincer des dents et je tentais de dégager mon vélo de son emprise. ? « Je t’ai vu, tout à l’heure. Je t’ai vu quitter ta maison et prendre ton vélo, je t’ai vu pédaler pendant seulement 300 mètres et je t’ai vu faire un malaise. Descends de là. C’est gagnant, gagnant, je pédale, tu me guides. » Il croyait vraiment que c’était en mettant mes faiblesses à découvert qu’il m’apprivoiserait ? C’était tout le contraire qu’il fallait faire. Il me traitait comme une malade, mais c’était bien la chose que je détestais le plus. Pourquoi prenait-il du caractère maintenant ? ? « S’il te plaît… Seo Hee.» Petite voix suppliante. Retour à la case chochotte. Pour sûr que si je le plante là, maintenant, il pleure. Il prend pas de caractère en fait, c’est son instinct de survie qui se met en marche. Et en plus, il se permet de retenir mon prénom. Non mais regardez moi cet incapable. Rah, il m’énerve. Seo Hee « Tu me payes combien ? » Il parut surpris et me regarda avec de grands yeux. Quelle idiote, j’ai oublié qu’il n’avait pas d’argent sur lui. Mais je peux toujours lui dire de me les envoyer chez moi. Si je suis encore en vie dans les jours qui viennent. ? « Je ferais ce que tu veux. » Quel désespéré. On ne dit pas ça à une fille comme moi, on ne sait jamais jusqu’où peuvent aller les limites… Seo Hee « D’accord. Alors ce que je veux, c’est un nouveau cœur. Ou un miracle» ?, toujours aussi surpris « Un… Nouveau cœur ? Un… Miracle ?» Je hochais la tête. Il ne comprenait rien. Le miracle de pouvoir vivre plus longtemps, de pouvoir un jour me marier, avoir des enfants et finir ma vie vieille assise dans un rocking-chair face à la mer. Je finissais par lever les yeux au ciel. Je devenais trop mélancolique et je m’obstinais pour rien. Il avait raison, je ne serais jamais capable de rentrer seule chez moi. Il n’allait pas s’arracher le cœur de sa poitrine pour me le donner non plus et il n’avait pas de pouvoir magique. Si seulement il pouvait arrêter de me regarder avec cet air surpris… Je me dégageais du vélo et le lui tendais. Seo Hee « Tu sers à rien. Et ne m’appelle pas par mon prénom. Quelqu’un que je ne reverrais jamais n’a pas besoin de le savoir… » Ce n’est pas une question de ne jamais se revoir dans le sens où il habite en Corée et moi en France, parce que si je pouvais vivre, j’irais vivre là bas, dans mon pays natal, près de la mémoire de mes parents, et en plus, le monde est petit, et c’est souvent les gens que tu ne pensais jamais revoir que tu revois au coin d’une rue par le plus grand des hasard. Non, c’est que je ne vivrais jamais assez longtemps pour constater à quel point le monde est petit. Il parut attristé par mes paroles et ouvrit la bouche, je me détournais et ne croisais plus son regard, ce qui dû le stopper net dans son élan. Il enjamba le vélo et attendit que je me place sur le porte bagage. Puis il commença à pédaler. Je restais silencieuse, sauf jusqu’au moment où il prit à droite alors qu’il fallait tourner à gauche. Je lui tapais sur la tête et l’attrapais par les joues par derrière. Bon, pour tout vous dire, en clair, j’étais assise sur le porte bagage derrière lui et je lui avais chopé chaque joue avec une main et les lui pinçais. Glamour. Seo Hee « Non mais regardez moi ce pas doué ! A gauche ! C’était à gauche. Aller, demi tour fisssa ! » ? « Aïe, mais arrête ! » Il s’empressa de faire demi tour et je lui lâchais les joues. J’avais le nez dans son cou. Wouha. C’est qu’il avait mis du parfum le coco. Je fermais les yeux et respirais à fond, c’était agréable, ça me changeait de l’odeur de l’herbe coupée autour de la maison, des chèvres, des vaches et toutes autres choses pas très glamours dont je vous épargnerais les détails. Sans que je ne m’en rende conte, je ne pouvais me détacher de son cou mais au bout d’un moment, je le vis secouer la tête en riant, je me pris donc ses cheveux, courts mais quand même, dans la tronche. ? « Tu me chatouilles ! » Je me reculais net, interdite, sentant le rouge me monter aux joues. Quoi ? Je rougissais ? Je baissais la tête, soudainement muette. J’avais le cœur qui battait trop vite à mon goût, mais cela n’avait rien à voir avec un quelconque malaise. C’était tellement différend, tellement plus agréable. En une demie heure, nous étions arrivés au chemin qui menait à ma maison. Il s’était arrêté et scrutait les lieux en silence. Je n’avais pas osé dire un mot depuis tout à l’heure, mis à part pour lui indiquer la route bien sûr, sinon, on en serait pas là… ? « Bon. Je saurais retrouver le chemin maintenant. Komawo, Seo H… Ma sauveuse. » Seo Hee « C’est nul comme surnom, Ahjussi la demoiselle en détresse. » ? « C’est pas mieux, toi. » Seo Hee « C’est moi qui l’ai inventé alors forcément que si, c’est mieux. » ? « J’ai une dette envers toi. » Seo Hee « Oublie. » ? « Et si je te donnais mon cœur ? » Seo Hee « Ouh ! Quel romantisme ! Crève. » Il sourit, enleva sa veste (Un blazer bleu marine avec le col noir et les boutons style or, juste trop sexy soit disant passant), me le passa sur mes épaules (oui, ma veste était trempée, froissée et déjà morte depuis deux semaines, déchiquetée par Brossadent, le chien mais c'était ma veste fétiche...) et puis il commença à se pencher vers moi. Je n’avais d’ailleurs par remarquer que nous étions aussi proches. Non mais qu’est-ce qu’il compte faire ? Il m’embrassa sur la joue, ou plus précisément, au coin des lèvres et je crus que mon cœur allait lâcher pour de bon. Je le repoussais immédiatement, lui collant son bidon dans les mains, et son parapluie. Seo Hee « Non mais qu’est-ce que tu crois faire ?! Dégage ! J’veux plus te… » Je ne prenais pas peine de finir ma phrase, ça ne servait à rien de préciser que je ne voulais plus le revoir puisqu’on ne se reverrait jamais. Je jetais sa veste par terre, j’attrapais mon vélo et me dirigeais à grand pas le long du chemin menant chez moi. Je l’entendis rire mais je ne me retournais pas. Croyez le ou non. Je suis tombée amoureuse de ce garçon. J’allais devenir une mourante amoureuse d’un garçon qu’elle n’avait vu que deux heures, voilà ce que je répétais toute la soirée, ruminant contre moi même. J’allais être amoureuse de quoi ? Un souvenir. Ma tante trouva une veste sur la boîte aux lettres, un blazer bleu marine, elle finit dans ma chambre, sur le dossier de ma chaise, parfois, elle venait faire un tour dans mon lit, en guise d'oreiller. Deux jours plus tard, mon médecin m’appelait pour m’annoncer qu’il y avait eu une erreur sur la liste d’attente de donneur, j’étais en réalité première sur la liste et un donneur s’était déjà présenté. Une semaine plus tard, j’allais renaître. |